Abou Dabi : à quel prix ?EDITO de Jacques Kupfer

Les relations diplomatiques instaurées entre les Émirats arabes unis et l’État d’Israël sont à inscrire au chapitre des réussites. Il est vrai que les relations commerciales avec les émirats existaient depuis longtemps, prospéraient sous le manteau comme avec d’autres états voisins ; la visite de Mr Netanyahou à Oman en étant le reflet. La classe israélienne souligne avec bonheur cette initiative et les journalistes commencent à transmettre les bonnes adresses du shopping dans les émirats arabes.
Il n’y a rien de secret dans le fait de savoir que Mr Kouchner, le gendre du président Trump, était l’instigateur de ces relations et que ce fut la raison pour laquelle le plan du siècle a été gelé. Il est également évident qu’un certain nombre d’autres ambassades s’ouvriront dans des pays musulmans dans un très proche avenir. Espérons que la signature de ce traité de reconnaissance devant la Maison-Blanche servira les intérêts des républicains aux États-Unis et effaceront l’image dramatique de la signature des accords d’Oslo.Toutefois, la campagne électorale de Mr Netanyahou avait été centrée sur un événement réellement historique pour l’avenir de notre Nation. Le programme consistait à étendre la Souveraineté juive sur toute la Terre d’Israël libérée depuis la Guerre des six jours. Le débat dans la classe politique israélienne consistait à savoir s’il fallait immédiatement restaurer notre Souveraineté de la mer au Jourdain ou, pour les frileux, le faire par petites étapes
.
Dans son allocution, Mr Netanyahou déclare ne pas pouvoir rétablir notre Souveraineté sans l’accord de Washington.Les décisions concernant l’avenir de l’État juif ne doivent être prises qu’à Jérusalem. Si le prix à payer pour voir flotter le drapeau d’Israël sur une tour d’Abu Dhabi est de ne plus le voir à Hevron ou à Sch’em, l’offre est négative. Si les touristes d’Abou Dabi viennent visiter le Mont du Temple alors que les juifs n’ont pas le droit d’accéder librement à l’emplacement du futur Temple et d’y prier et ne peuvent toujours pas aller au Tombeau de Joseph, l’offre est négative.

Quel respect avons-nous gagné dans le Monde si l’établissement de relations diplomatiques avec un émirat arabe nous amène à retarder nos Droits de Souveraineté sur la Terre d’Israël ?Quel respect pouvons-nous espérer de la part de nos amis s’il suffit à un président américain aussi amical soit-il, de déclarer que « le dossier est retiré » pour que nous n’appliquions pas la Souveraineté juive sur notre Terre ?

Il est temps d’arrêter de nous considérer comme un état redevable des bienfaits extérieurs. En fait ce sont les principautés arabes qui bénéficieront de notre présence et de notre alliance face à l’Iran chiite. Ce sont les pays du Golfe qui ont besoin des pressions et de la puissance israéliennes pour contenir les manœuvres terroristes iraniennes.L’établissement de relations doit être le résultat d’intérêts communs aux deux parties. Or aucun intérêt ne peut être supérieur à l’établissement de la Souveraineté juive sur sa propre Terre. Aucun drapeau d’Israël flottant dans le Monde ne peut avoir d’éclat s’il ne flotte sur l’intégralité de notre propre territoire.
Netanyahou s’est engagé sur la Souveraineté. Il l’a promis. Ou bien nous apprenons que ses promesses n’engagent que ceux qui veulent y croire ou bien il les tient.
Churchill déclarait que l’on peut tromper tout le monde une fois ou une personne tout le temps, mais pas tout le monde tout le temps. C’est le message que le camp national adresse aujourd’hui à Mr Netanyahu :Ce n’est pas à Abou Dabi mais en Judée Samarie que l’on inscrit son nom dans l’Histoire.


Jacques Kupfer
Président d’Israel Is Forever
Co-président du Likoud Mondial