IL EST TEMPS DE PARTIR …Edito: Haim Berkovits

IL EST TEMPS DE PARTIR …

Le dénouement du rouleau d’Esther, est-il celui auquel nous nous attendions ?
Après la victoire de la minorité juive sur ses ennemis qui cherchaient à la détruire, nous nous serions attendus à une fin dramatique et pompeuse, dans la lignée des évènements successifs de l’histoire fascinante du rouleau d’Esther. Et pourtant. La grande richesse du roi ne l’empêcha pas de continuer à imposer ses sujets.
La fin du rouleau nous rappela qu’il y avait encore un roi de Perse et de Mède, qu’il valait mieux ne pas ignorer. À l’issue des jours de fête et de réjouissance vinrent des jours séculiers d’une routine de vie qui devait s’installer.
Malgré l’échec du plan diabolique d’Haman, et sa pendaison ainsi que celle de ses fils, la haine Amalécite ne diminua pas, bien au contraire : la Hagadah que nous lisons à Pessa’h souligne que « ce n’est pas un seul qui se leva contre nous pour nous exterminer, mais à chaque génération, (des ennemis) se dressent contre nous pour nous exterminer et le Saint béni soit-Il nous délivre de leurs mains ». La précision de ce texte écrit, il y a près de 2300 ans, ne fut jamais démentie : chaque génération peut témoigner qu’un ou plusieurs descendant(s) d’Amalec se levèrent pour anéantir le peuple juif.

Les descendants d’Amalec, ne sont pas forcément issus du même peuple et ne partagent pas la même génétique, pour autant, au niveau spirituel ils sont nourris par la volonté d’anéantir le peuple juif. Ceux qui imaginaient qu’Hitler et ses sbires étaient les derniers, découvrent avec horreur qu’Amalec est toujours présent, y compris même dans Paris où dans les années 2010/2020, on recense l’assassinat de juifs tués parce que juifs.
Revenons, un instant à notre période de « l’après solution finale ratée », de « l’après avoir déjoué Haman et ses plans », que devinrent Mardochée le Juif et la reine Esther ? Que devint le peuple juif éparpillé dans tout le royaume ?
Certains affirmèrent que Mardochée prit le chemin de la Terre sainte aux côtés de ceux qui partirent dans la prochaine expédition pour Israël, d’autres qu’il resta à Suse, comme second, à diriger l’empire de Perse. Esther, quant à elle, resta la première dame du royaume. Son sacrifice permit de sauver son peuple. Le livre qui porte son nom est lu, jusqu’à nos jours, le jour de Pourim, dans toutes les communautés juives du monde et ce, année après année depuis plus de 2300 ans.
Quant aux juifs de Babylone, ils continuèrent longtemps à vivre leur judaïsme, loin de Sion, loin du Temple de Jérusalem : un judaïsme d’exil, ou plutôt de Diaspora. Seul un petit nombre prit le chemin du retour pour continuer à écrire l’histoire telle que l’avaient racontée les prophètes d’Israël.

Sur les bords du fleuve de Babylone, plus personne ne suspendit sa harpe, plus personne ne languit Jérusalem, à présent elle n’était plus qu’un souvenir que l’on récitait lors des jours de prières. Sur les bords du fleuve de Babylone, les juifs de perse oublièrent, peu à peu, Jérusalem…


Dans l’espoir que les juifs de la diaspora d’aujourd’hui, contrairement à la majorité de ceux de l’époque de Perse réalisent que l’histoire d’Esther n’était qu’un avertissement pour toutes les générations à venir.

Il est temps pour les juifs de la diaspora de partir…

Haim Berkovits coordinateur Israel Is Forever